Retour sur événement – Des CIVE aux gaz renouvelables
Tenerrdis et Végépolys Valley ont réuni le 18 novembre, plus d’une trentaine d’acteurs, mixant collectivités, énergéticiens et acteurs agricoles pour échanger sur les opportunités que présentent les CIVE dans le cadre de filières de valorisation des gaz renouvelables en région AURA.
Contexte
La méthanisation agricole voit se développer une concurrence des gisements permettant d’alimenter les méthaniseurs. Les Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique (CIVE) peuvent apporter un élément de réponse à cette problématique mais également montrer bien d’autres avantages… Dans le cadre de la transition énergétique des territoires, de plus de plus de projets de ce type émergent avec des équilibres quelques fois compliqués dont la réussite repose sur une bonne articulation des différents acteurs de la chaîne de valeur.
Synthèse des interventions
- La DREAL et les Chambres d’Agricultures, présentes à cette demi-journée, ont mis en avant le potentiel de la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui représente aujourd’hui 10 % du gisement national de biomasse méthanisable, dont 90 % d’instants agricoles et 18 % de CIVE. Or, en 2020, les CIVE représentaient seulement 7 % des matières brutes. Ce potentiel de CIVE non valorisé est donc important, et pourrait bénéficier, si les projets sont bien menés, à l’ensemble des territoires.
- Il est alors primordial de comprendre comment les projets se mettent en place, quels sont les leviers d’actions et les freins propres aux différentes filières, acteurs et territoires. Nous avons eu la chance d’avoir 5 témoignages représentant la diversité d’acteurs des ces écosystèmes comme OXYANE (coopérative agricole), SCARA (bureau d’étude spécialisé en agroécologie et méthanisation), BIOVALO (plateforme de test et d’essai sur la méthanisation), BESSON BIO ENERGIES (agriculteurs et entreprise opérant un méthaniseur) et le maire de BESSON (collectivité ayant supporté et appuyé le développement d’un méthaniseur).
- Il en est ressorti des freins techniques, financiers (modèles d’affaires, aides) et surtout des freins liés à l’acceptabilité des projets à tous les niveaux (de l’agriculteur aux élus, en passant par les riverains).
Conclusions et besoins d’accompagnement
Le tryptique « communication, information, formation » est nécessaire pour l’acceptabilité sociale, l’appropriation locale, et pour le développement de nouveau projet de méthanisation ».
3 leviers potentiels ont été identifiés et approfondis lors des échanges :
- Améliorer la communication sur les retours d’expérience des agriculteurs développant des systèmes de méthanisation au sein de leurs activités : « les agriculteurs parlent aux agriculteurs ». Le constat est que les agriculteurs ne sont pas « formés » à la communication, et ont besoin d’aide pour partager leurs expériences. Les REX de BESSION BIO ENERGIES et d’OXYANE ont pu mettre en avant les avantages de la méthanisation et les difficultés rencontrées pour mettre en place de tels projets. Les actions de valorisation comme celle-ci devraient se faire de façon plus régulière et auprès d’un public plus large. Chaque territoire ayant ses spécificités, les animations in situ pourront être privilégiées. Par ailleurs, le sujet de la formation des agriculteurs en début d’activité (« la relève ») est nécessaire, en intégrant des modules dédiés dès le CAP. Des initiatives ont été menées ces dernières années mais n’ont pu aboutir (manque d’inscrits). La formation continue, également importante, peut se faire via des bureaux d’études comme SCARA et BIO-VALO.
- Formation des élus et des acteurs des collectivités : au niveau local mais aussi à l’échelle du territoire, de la métropole à la communauté de communes. La méthanisation est à la croisée des compétences d’élus : agronomie, énergie, mobilité, économie verte, gestion des déchets… Et donc c’est tout un ensemble d’acteurs qu’il faut sensibiliser. La visite de sites, comme celui de BIOVALO ou sur la commune de BESSON peut contribuer à cette sensibilisation, tout comme des interventions extérieures. Si on conseille également aux agriculteurs de visiter les sites, il est primordial que les institutions et collectivités portent la parole de façon légitime. Il s’agit également de mettre en avant auprès de chaque territoire le potentiel de service énergétique lié au territoire agricole.
- Que ce soit pour une chambre d’agriculture, une DREAL, un agriculteur ou pour une collectivité, la question est la même : vers qui se diriger pour trouver la bonne information ? Il existe différents sites comme celui d’AURA EE qui propose une diversité d’informations, mais il est nécessaire d’identifier des interlocuteurs sur chaque territoire et à différents niveaux. Lorsqu’un acteur est manquant dans la chaine d’information, le projet peut être freiné. Par exemple, lorsqu’il n’y a pas de représentant énergie à la Chambre d’agriculture, ou pas d’élus indiqués (formés) sur une communautés de communes, etc.
Pour aller plus loin :
- Lors de cette journée, il était important de mettre en avant également l’optimisation de la filière, notamment à travers l’impact carbone. Un sujet qui pourra être approfondie par les pôles Végépolys Valley et Tenerrdis
- Par ailleurs, le mix énergétique, s’applique également aux filières agricoles, avec les différentes sources d’énergie renouvelables avec des applications spécifiques comme l’agrivoltaïsme, des projets que les pôles seront ravis d’accompagner ».